Acheter une œuvre d’art, c’est aimer sa beauté, se laisser inspirer, s’imprégner de l’émotion qu’elle véhicule. C’est aussi ajouter une touche spéciale à une pièce un peu morne. Mais au-delà de toute considération esthétique et spirituelle, l’acquisition d’une œuvre d’art peut aussi constituer une stratégie intéressante pour investir à l’instar d’un placement dans l’or.
Pourquoi investir dans l’art ?
On investit dans l’art pour les mêmes raisons qui nous font investir sur des actions : l’art prend de la valeur avec le temps. De manière phénoménale, dans certains cas. Par exemple, le tableau de Leonardo de Vinci, « Salvator Mundi », a été mis en vente à 45 livres sterling en 1958. En 2017, son prix a atteint 450,3 millions de dollars.
Puis, c’est le marché lui-même qui le veut. Contrairement à beaucoup d’autres secteurs, l’art est très peu touché par les vicissitudes. De plus, le marché de l’art est en pleine croissance, avec une agréable tendance à tirer les prix vers le haut.
Enfin, l’art n’est plus actuellement un terrain réservé à l’élite. La digitalisation des processus le rend très accessible à plus de monde.
Quels risques ?
L’art reste un achat atypique à effectuer avec prudence. Acquérir une œuvre d’art dans l’espoir de la revendre plus tard n’offre aucune garantie. En effet, son prix dépend de facteurs très fluctuants, parfois obscurs : la cote de l’artiste, les conjonctures du moment, la mode, l’intérêt porté à l’un ou à l’autre de son matériau ou son style.
D’un autre côté, investir dans l’art s’étale sur le long terme. Il peut se passer une vie avant qu’une œuvre ne prenne une valeur substantielle.
L’art contemporain, un bon filon ?
Pour monsieur tout le monde, l’art contemporain s’impose comme le meilleur placement. Et ce, pour plusieurs raisons. La plus simple, c’est qu’il s’agit de la période de création la plus ouverte à l’achat.
Selon Artprice, en 2019, la moitié des œuvres vendues ont été proposées à moins de 1 000$. Par comparaison, les compositions de Maitres Anciens dignes d’intérêt sont rarissimes, en plus de démarrer au million.
L’autre facteur encourageant, c’est qu’au regard des parts de marché, il est le secteur le plus dynamique (15 %) derrière l’art moderne (43 %) et l’art d’après-guerre (24 %) en 2019, qui a aussi vu le nombre record de 71 400 pièces vendus aux enchères. Par ailleurs, ses mutations tendent à apprécier les artistes vivants, avec Jeff Koons en tête. Bref, tous les voyants sont au vert pour l’art contemporain.
Tout ceci, combiné avec l’arrivée croissante de nouveaux artistes, permet d’acheter à prix raisonnable, avec des probabilités intéressantes de plus-value à la longue.
Mais la question qui fâche, c’est bel et bien « comment choisir ? ». Ne nous mentons pas. Si la chance n’y met pas du sien, réussir l’exercice nécessite un œil aiguisé acquis par la passion et par des années d’immersion dans le monde de l’art. Bien qu’il ne soit jamais trop tard pour s’y mettre, le plus simple reste de s’adjuger les conseils d’un expert.